Pourquoi avoir fait ce site ?

Le windsurf, la planche à voile quoi, est un jouet qui procure des sensations inouïes, en surf, en saut, et bien entendu sur le plat, lorsque cela va très vite, accélère, tourne, parce que l’on a pas tous les jours la chance de pouvoir charger, une petite angoisse au ventre, de belles vagues dodues balayées d’un vent side-off…

C’est aussi un objet très technique dont les formes se réfléchissent, dont la résistance mécanique doit être importante, et le poids aussi réduit que possible, afin de ne pas « gommer » les caractéristiques d’un shape réussi.

Il y a 30 ans, fabriquer sa planche à voile ou son surf, représentait une alternative légitime à une offre plutôt pauvre de la série, en plus d’alimenter cette délectable satisfaction de « rider » sur sa propre production. Le « prix » n’intervenait que comme critère secondaire.

Aujourd’hui, les shapes, les formes donc, ont considérablement évolué, servis par des années de pratique, et une évolution décisive des matériaux de construction.

La quasi-totalité des produits manufacturés est produite, toutes marques confondues, par le géant Germano-thaïlandais COBRA. Les prix se sont envolés, les produits n’étant, en terme de fiabilité, pas toujours à la hauteur de ce que peut aujourd’hui produire un shapeur professionnel en France ou ailleurs, paradoxalement souvent pour moins cher.

Après une explosion du nombre des ateliers dans les années 80, cette concurrence a rendu le métier de shapeur professionnel compliqué, voire sans avenir. Les mentalités ont évolué, la course au dernier millésime, la frilosité des pratiquants à acheter un produit « non standardisé » et testé chaque année par nos chers magazines spécialisés, l’angoisse de ne pas revendre au meilleur prix pour acheter à nouveau, ont éloigné notre pratique des ateliers du « sur mesure » (« custom made » en anglais), et amené les partiquants à adopter des comportements d’identification à l'image et au "rêve" que souhaite véhiculer chaque marque.

Certes, les shapeurs pros officiant aujourd'hui pour de grandes marques ont a leur actif un nombre de prototypes considérable, et bénéficient de la collaboration de riders talentueux (mais pas nécessairement d'excellents metteurs au point). Le résultat de leur travail est de qualité. On n'envisage cependant pas la production de planches en masse, destinées à convenir à tous, et à toutes les conditions, de la même manière que l'on envisage une activité de type artisanal, ou chaque produit est pensé de manière unique. S'en suit un développement à outrance du nombre de modèles différents proposés par la série, qui légitime que le pratiquant s'y perde un peu !

Le custom doit, selon moi, rester un produit unique, et de proximité parce qu’il nécessite des échanges entre le client et le shapeur afin de définir un cahier des charges individualisé.

Le pratiquant qui fabrique son custom, ou s’adresse à un shaper pro, adopte une démarche résolument orientée. Il souhaite un produit qui soit adapté à son niveau de pratique, à son spot et à son style de navigation. Il souhaite aussi à priori garder sa planche un moment, et donc ne pas "butiner" au gré de cette sortie inéluctable chaque année des "nouveaux modèles" plus ou moins semblables les uns aux autres, pour des raisons souvent marketing.

Le custom c'est donc :

Depuis quelques années donc, cette alternative semble renaître, et l’émergence de jeunes ateliers de shapeurs pros, en Bretagne en particulier, en est la preuve :

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En ce qui me concerne, la volonté de fabriquer moi-même n’a jamais été liée à des contraintes de prix, mais juste mue par la passion et le plaisir d’apprendre, de progresser, de naviguer sur mes propres planches, passion qui est restée inaltérable depuis 30ans.

Avec ce site et le Forum d’échanges que j’ai créés, je partage aujourd’hui cette passion avec un nombre sans cesse croissant de novices ou plus chevronnés, dont la seule prétention est de parvenir à façonner le jouet de leurs rêves.

En guise de conclusion provisoire, et de petit clin d’œil aux prétendues « innovations » qui inondent le marché chaque année, voici en quelques images des lectures plutôt saines que j’avais dès 1984, et par lesquelles tout a commencé : album photos : « oldBoards »

Bonne lecture.